Mark Cauvin - Australie (Contrebasse/Électronique), Jody Graham - Australie (Projection de dessin avec iPad)
Sound Drawing for Double Bass and iPad : 20’10
Images : Graeme Wienand
Jody Graham et Mark Cauvin pratiquent le « dessin sonore ». Mark Cauvin est un interprète, compositeur et improvisateur accompli de la contrebasse expérimentale d'avant-garde. Jody est une artiste multidisciplinaire qui explore sans relâche de nouvelles techniques, et enquête sur la pratique du dessin contemporain. Ils se sont rencontrés pour la première fois après que Jody a entendu dans la forêt, la nuit, des sons sombres, étranges et grondants émanant de l'improvisation de Mark sur sa contrebasse. Mark s'est retrouvé plus tard assis à côté d'un outil de dessin étrangement poilu que Jody avait façonné à partir du pied d'un opossum déjà mort. Peu à peu l'idée de travailler ensemble sur une performance commune s'est imposée. Cela a abouti en janvier 2021 à leur première performance de dessin sonore, à Bilpin, en Australie. Cette expérimentation autour de la connexion entre le dessin et le son leur a permis de développer leur propre langage, un langage qui n'autorise que ce qu'ils entendent et voient dans l'instant, et les amène à naviguer dans des évènements consécutifs visuels et sonores.
Gaël Segalen – France (Acousmatique)
Coeurs Manifestes : 21’18
Musique : Gaël Segalen
Lumières : Édouard Sufrin
Images : Oliver Clément
Un film d'Oliver Clément et Gaël Segalen
D'après le concert spatialisé du 17.09.2022 à Césaré
Gaël Segalen est une artiste sonore musicienne qui développe une expérience globale et diversifiée dans le domaine du son depuis plus de 20 ans. Son inspiration trouve sa source dans l'exploration des sons du monde qui nous entoure, elle intègre et active tout corps sonore et machines, ce qui lui permet de développer son langage, axé sur la polyécoute, la coexistence, le chaos, la dissonance et les nouvelles musiques. Cœurs manifestes est une composition créée en résidence 2021 au Centre national de création musicale Césaré (Reims, FR), et dont le concert spatialisé (des parties écrites et improvisées) a eu lieu lors des Journées européennes du patrimoine en septembre 2022 à Césaré.
Ce concert a été l’aboutissement d’une résidence de composition au cours de laquelle elle a enregistré ses explorations aux synthétiseurs, les bruits mécaniques des artisans qu’elle a rencontrés dans les Docks Rémois, un chœur de chant spontané dirigé par Laure de Broissia-Jacob. Ces mondes sonores s’entremêlent et se tordent. Entre clémence et âpreté, volutes et solidités, l’ensemble rugit, se lamente, pépie, enchante. Il tisse une épopée mise en espace tournoyant pour sa diffusion, accompagnée d’une création lumière agissant comme un miroir céleste.
d_T - France (Violon basse/Électronique)
Désert : 20’
Images : Didier Tallec
Curated by Théorème. Thanks to Oehl
Didier Tallec est un compositeur et artiste multimédia travaillant autour des multiples manifestations du phénomène sonore. Ses recherches, au travers d'installations, de workshops, de field recording questionnent le rapport entre nature éternelle et construction culturelle. Il accorde une importance fondamentale au geste instrumental, ainsi qu’au travail de terrain Son premier disque Wire drawing, enregistré dans une usine de tréfilage Michelin, témoigne de ce souci de concilier composition et travail de captation in situ.
Désert est une pièce pour violon basse 5 cordes et dispositif électronique composée en 2019. Elle s’intègre à un cycle plus vaste, Acheminement vers le seuil qui mêle matériau électronique, field recording et geste instrumental La structure générale de la composition est pensée comme tension entre la durée et l'instant, tentative intempestive de briser la chaîne ininterrompue du son. Il en résulte une esthétique de la brisure et du contraste La pièce se présente tel un bourdon métallique qui se meut lentement, interrompu par des harmonies fugaces amplifiées par l’électronique. Elle surprend par son agencement final : contrastant de façon saisissante avec le volume très faible du continuum sonore, la dernière partie culmine au maximum du spectrogramme et rompt avec la dimension méditative initiale.
Christian Zanési - France (Acousmatique)
Extrait d’un concert hommage à David Jisse : 17’33
Images : La Muse en Circuit
Christian Zanési est une figure bien connue et reconnue du monde des musiques nouvelles.
Compositeur et musicien, il a été le directeur artistique du GRM jusqu'en 2015. Il se situe entre les musiques acousmatiques et les musiques électroniques. Il questionne d'ailleurs le « son électronique », qui, lorsqu'il n'imite pas un instrument, semble n'avoir aucune correspondance avec le monde audible du vivant. Peut-être alors que le son électronique est tout simplement LE son de l'électricité ?
Et, puisque notre corps génère à chaque instant des milliards d’impulsions électriques, le son électronique pourrait être le « son caché du vivant » ?
Sa pièce est extraite d'un concert hommage à David Jisse, disparu à l'été 2020. Très actif dans la création sonore, il a dirigé la Muse en Circuit de 1998 à 2013. Fervent défenseur de l’éducation populaire, il a travaillé pour le théâtre, la télévision et la radio, un moyen de sensibiliser le public aux musiques expérimentales et inclassables. Avec Christian Zanési, ainsi que Christophe Bourseiller, ils ont été à l'origine de l'émission Electromania sur France Musique.
Ce concert a été enregistré le 13 septembre 2021 dans les studios de la Muse en Circuit.
Julien Desprez - France (Guitare électrique/Électronique)
Ninna Nanna : 19’59
Images : Julien Desprez
Julien Desprez est un musicien et interprète français, qui explore la guitare et en transforme l'utilisation.
Son travail s'articule aujourd'hui autour des questions inhérentes à l'espace scénique : le corps, l'espace, la lumière entrent en jeu, même si le son demeure le pilier central.
Son corps tout entier est investi dans ses performances : tel un danseur, il joue autant de ses mains que de ses pieds, déclenchant des lumières ou des effets sonores radicaux, qui peuvent évoquer le « glitch ».
Ninna Nanna, qui signifie « Berceuse » en italien, est une pièce de 20 minutes pour guitare électrique, podorythmie, électronique et interférence électrique. Prenant sa source dans une interprétation minimaliste de la tradition du picking issue de la guitare, Ninna Nanna nous emmène ensuite dans des paysages hallucinés.