Mirtru Escalona-Mijares (2021)
La sierpe alada del sueño est une commande d’Art Zoyd Studios, écrite sur mesure pour la contrebassiste Charlotte Testu : Contrebassiste éclectique, Charlotte Testu s’est spécialisée dans les musiques contemporaine, improvisée et baroque, qu'elle investit à l'orchestre, en musique de chambre, et en solo.
Qui êtes-vous ? (Vous habitez où ? quel est votre parcours ?)
Je m'appelle Mirtru Escalona-Mijares, je suis né à San Felix au Venezuela. Installé en France depuis bientôt vingt ans, je suis compositeur et performer en live-électronique. J'enseigne également en conservatoire et conduis des ateliers de création sonore auprès des enfants notamment.
Comment imaginez-vous votre résidence chez Art Zoyd Studios ?
Je l'imagine intense et productive ! La résidence est un des moments culminants du projet : elle doit nous conduire à mettre au point la partie électronique, et d'expérimenter toute la partie interactive avec l'interprète soliste, la contrebassiste Charlotte Testu, pour laquelle l’œuvre est écrite. Avec Charlotte, nous travaillons en étroite collaboration depuis l'émergence de cette œuvre. Nous tester également la lutherie électronique et l’équilibre
voix, contrebasse et électronique.
Vous nous parlez de votre pièce ?
La sierpe alada del sueño est une commande d’Art Zoyd Studios, écrite sur mesure pour la contrebassiste Charlotte Testu.
La diaspora vénézuélienne, qui compte plus de 4.500.000 réfugiés majoritairement sur le continent américain, est le point de départ de mon œuvre. Le parcours d'émigration, que ce soit du Venezuela, de Syrie, d'Afghanistan ou d'ailleurs, est un sujet auquel je suis très sensible.
Le nom de la pièce, La sierpe alada del sueño, littéralement le "serpent ailé échappé du sommeil", emprunte le vers d’un poème de Daniela Diaz Larralde, chercheuse et poète, désormais installée à Madrid. Elle a accepté de partager avec moi quelques poèmes inédits en français, où s'exprime son expérience de l'exil.
Pour cette œuvre, je donne une place importante à l’électronique, d'une part dans l’interaction avec la soliste et, d'autre part, dans la recherche d’une aura à partir de la mémoire collective traumatique dont souffrent mes compatriotes, du fait d'une des plus grandes crises migratoires qu'ait connue l’Amérique Latine ces dernières décennies.
Quel est le dernier concert/spectacle qui vous a le plus marqué ? et où ?
En 2019... Coco de Julien Deprez, au Festival Musica de Strasbourg, et Fake de Wilfried Wendling avec le conteur Abbi Patrix, au Forum des Halles.
Quels sont les compositeurs/trices, musicien(ne)s qui vous ont le plus influencé ?
Parmi une liste infinie, je peux citer : Bach, Beethoven, Laudelino Mejías, Luis Felipe Ramón y Rivera, Alfredo Del Mónaco, José Manuel López-López, Paul Méfano, Philippe Leroux, Christine Groult, Bernard Parmegiani, Witold Lutoslawsky, Giacinto Scelsi, Morton Feldmann, Salvatore Sciarrino, Helmut Lachenmann... et aussi Martha Argerich, Morela Muñoz, Cécilia Todd, Serenata Guayanesa, l'Ensemble Gurrufío, María Pía et María Assunta Bucco