Rêche est une pièce pour l’espace du plateau, cependant elle peut prendre place dans un monument. Elle convie un groupe de 7 personnes à élaborer des rapports de proximité : partant d’une masse de corps compacte la chorégraphie évolue vers une lente boursoufflure, créant de la distance entre les membres du groupe et pourtant les invitant à rester tous et toutes en contact.
L’idée est de créer une masse de corps, or, j’ai observé que jusqu’à 5 personnes sur un plateau mon regard de spectatrice repère très vite leur nombre, et qu’au-delà de ce chiffre, il y a plus de chances que je perçoive un groupe de personnes comme une entité. D’autre part la décision du nombre impair vient du désir de renforcer la création d’espaces asymétriques entre les corps et découlant de cette asymétrie un peu de perturbation relationnelle.
Plus intimement « sept » c’est aussi pour moi la lettre hébraïque zayin ז qui signifie arme, le dessin de l’hiéroglyphe égyptien dont elle procède est une flèche qui traverse une peau animale, intérieurement, elle concilie pour moi mort et vie en un seul concept, correspondant dans le vécu respiratoire au moment de l’apnée qui fait de l’arrêt le germe d’un nouveau devenir.
