Émilie Girard-Charest
BiographIE
Émilie Girard-Charest est violoncelliste, compositrice et improvisatrice. Tant comme soliste qu’au sein de différents ensembles, elle se consacre activement aux musiques nouvelles. En tant qu’interprète, elle a participé à plus de soixante créations et a travaillé avec de nombreux compositeurs, dont Malcolm Goldstein, Maxime McKinley, Brice Catherin, Cecilia Arditto, Marc Sabat, Graciela Paraskevaídis, Enno Poppe et Jorge Diego Vazquez. Ses pièces ont été interprétées par différents ensembles dont Novarumori, Qhirqhiña, Quasar, Continuum, Thin Edge New Music Collective, SuperMusique, le Quatuor Molinari ainsi que dans le cadre de la série de concerts No hay banda.
Émilie est diplômée du Conservatoire de musique de Montréal en violoncelle (classe de Denis Brott) et en composition (classe de Michel Gonneville). Elle détient également un Master CoPeCo (Contemporary Performance and Composition) de la Hochschule für Musik und Theater Hamburg et poursuit présentement ses études sous la direction de Philippe Hurel et Laurent Pottier au Conservatoire National Supérieur Musique et Danse de Lyon et à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne, où elle a entrepris en septembre 2016 un doctorat portant sur le développement d’une écriture ergonomique de la microtonalité au violoncelle.
Elle est lauréate de plusieurs prix et récompenses dont la bourse de développement de carrière de la Fondation du Conservatoire de Musique de Montréal (2014), le Prix d’Europe de Composition Fernand-Lindsay (2015) ainsi que le Prix Robert-Fleming du Conseil des Arts du Canada (2019). Émilie joue sur un violoncelle d’Angel Alvarez Verde.
LE PROJET
Lors de ma participation au Marché de Noël électronique #3 en 2022, j’ai eu l’occasion d’explorer pour la première fois le violoncelle électrique. Bien que bref, mon passage chez Art Zoyd Studios m’a permis d’entrevoir de nouvelles possibilités à la fois dans ma façon d’aborder la question du timbre et dans mon rapport physique à l’instrument. Ces deux aspects du jeu sont fondamentaux dans mon approche musicale et sont les moteurs principaux de mon travail sur les instruments acoustiques. C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que j’envisage la possibilité d’une résidence qui me permettra d’approfondir ces aspects de mon jeu et de mon travail compositionnel à l’aide de l’électronique.
En ce qui concerne la question du timbre, je m’intéresse vivement aux effets acoustiques et psychoacoustiques (battements, harmoniques et subharmoniques, sons additionnels et différentiels, résonances sympatriques de l’instrument, etc.) ainsi qu’aux artefacts sonores propres au violoncelle et aux instruments à cordes frottées en général (bruits de l’archet, impacts des doigts de la main gauche qui heurtent la touche, sons de frottement des changements de position, etc.). J’ai exploré ces aspects dans plusieurs œuvres, notamment S’offrir pour violoncelle et alto, dans laquelle l’altiste agit comme assistant pour le ou la violoncelliste en modifiant très graduellement l’accord de son instrument pendant qu’il ou elle en joue (une version en duo avec Robin Kirklar est disponible ici. Ces fines modifications de l’accord de l’instrument ont un impact non seulement sur l’intonation, mais également sur le contenu spectral. Le rôle des interprètes est de prêter attention à ces variations et de les mettre valeur en adaptant par exemple la vitesse, l’emplacement ou le poids de l’archet sur la corde, ou encore la vitesse du mouvement des tendeurs (vis du cordier avec lesquelles sont effectués les changements d’accord). Ainsi, le résultat sonore variera d’une interprétation à l’autre en fonction de l’acoustique du lieu et de la façon dont les interprètes y réagiront. Ce type de matériaux se prête très bien au travail avec l’électronique : en utilisant différents filtres et distorsions, je pourrai travailler le son de manière à attirer l’attention de l’auditeur sur des caractéristiques spécifiques du timbre.
Le second aspect sur lequel je souhaite travailler est celui de l’énergie en rapport avec la résistance du corps et des matériaux. J’ai une approche très physique de l’instrument, notamment dans ma démarche d’improvisatrice, comme on peut l’observer dans cette captation réalisée en 2021 pour la Music Gallery (Toronto, Canada). Les situations où l’interprète est amené à repousser ses limites physiques (en raison de la vitesse, de la durée ou du volume sonore, par exemple) me stimulent énormément et m’ont amenée à développer mon endurance, mon efficacité gestuelle et mon agilité. La performance que j’ai donnée sur violoncelle électrique en décembre dernier à Valenciennes m’a confrontée à cette question d’une manière nouvelle. En effet, la possibilité d’émettre et d’entretenir un son sans nécessairement devoir fournir un effort physique de manière soutenue ouvre de nouveaux champs d’investigation pour moi que je me réjouis à l’avance d’avoir l’occasion d’explorer.
BIENTÔT...
C'EST DÉJÀ PASSÉ !
25
Nov 2024
Émilie Girard-Charest et Didier Casamitjana / répétitions en vue de la SIMEC (25 novembre)
@ Art Zoyd Studios
| Valenciennes, France
16
Nov 2024
Emilie Girard Charest en résidence (15 et 16 novembre))
@ Art Zoyd Studios
| Valenciennes, France
09
Nov 2024
Émilie Girard-Charest et Kasper T. Toeplitz / Code GH (8-9 novembre)
@ Art Zoyd Studios
| Valenciennes, France
15
Oct 2024
Emilie Girard Charest + La fin des terres (15 octobre 2024)
@ Le Phénix Scéne Nationale
| Valenciennes, France
27
Mar 2024
Emilie Girard Charest en résidence (25-27 mars)
@ Art Zoyd Studios
| Valenciennes, France