Océan – Mémoire est une œuvre musicale qui explore des sonorités rendues inhabituelles par l’utilisation de la microtonalité et d’une structure non-octaviante. En d’autres termes, les notes ne suivent pas les habitudes traditionnelles de répétition à l’octave, mais créent plutôt un paysage sonore dense et complexe, où chaque hauteur se fond dans la suivante. Cette approche permet d’obtenir une richesse sonore surprenant l’oreille habituée aux intervalles classiques.

Plus précisément, la pièce utilise des intervalles extrêmement réduits, non pas en 1/4 de tons (comme on pourrait le rencontrer dans certaines musiques expérimentales), mais en 1/24 de tons. Ce procédé, bien plus fin, permet de jouer des notes très proches les unes des autres, aux différences presque imperceptibles individuellement, mais qui, ensemble, forment une texture sonore unique. Cela se traduit par des nuances subtiles, une continuité harmonique, et des micro-variations qui brouillent les repères habituels de hauteur.

Cela crée un maillage sonore tellement serré que les notes se fondent comme des nuances de couleurs impossibles à distinguer avec précision. L’auditeur·rice est immergé·e dans une mer de sons où il devient difficile de discerner chaque détail, comme si l’on observait l’océan et ses vagues infinies.

La pièce est portée par un quatuor de musicien·ne·s, chacun·e jouant un rôle essentiel dans ce flot sonore : Kasper T. Toeplitz à la basse et sub-basse électrique, Barbara Dang aux claviers, Peter Orins aux percussions acoustiques et électroniques, et Christian Pruvost aux trompettes.

Tous ces instruments sont amplifiés et transformés par des traitements électroniques. À cette instrumentation s’ajoute une partie purement électronique, générée en temps-réel par un programme autonome qui enrichit la pièce, tel un cinquième interprète virtuel.